Résumé
Motéuchi (Motenai pour les intimes) est amoureux depuis sa tendre enfance de sa camarade de classe Moémi. Incapable de lui avouer ses sentiments il erre sans but dans Tokyo afin de noyer son chagrin et tombe sur un magasin de location de films un peu étrange. La vidéo de consolation qu’il loue s’avère être une vidéo magique, le personnage d’Ai surgit à travers l’écran de sa télévision et jure de le prendre en main pour conquérir son amour d’enfance.
Ce que j’en pense
Publié chez les éditions Tonkam en 1997 et initialement publié dans un magazine hebdomadaire (Weekly Shonen Jump) en 1989, « Video Girl Ai » est un manga qui allie intelligemment le genre du shonen et celui du fantastique.
De prime abord, on pourrait penser qu’il s’agit rien de plus qu’un shonen tout ce qu’il y a de basique, une histoire d’amour sur un fond léger d’événements surprenants. Il est vrai que le thème principal qui ressort de ce premier tome est le suivant : comment surmonter un échec amoureux ? On retrouve les phases d’espoir, de reconquête et de dépression sans oublier le triangle amoureux tant apprécié dans la littérature pour adolescents de nos jours.
Néanmoins, Masakazu Katsura dissimule un tout autre message à travers cette saga. En effet, l’imaginaire est au pouvoir et c’est grâce à un visuel splendide que l’auteur nous transporte dans son propre monde.
Un jour, grâce à mes livres d’images je ferai rêver le monde entier , p. 55 (tome 2). L’auteur parle à travers son personnage principal et nous montre que le visuel dans son travail est prépondérant par rapport au texte. L’image chez Katsura a un tel pouvoir que le texte devient secondaire et il serait même intéressant de faire une relecture de son œuvre en omettant le texte afin de sentir ce que le mangaka a voulu faire passer à travers son « livre d’images ». On part donc du postulat suivant, l’image nous montre ce que le texte ne peut pas dire.
Ce qui m’a également frappé dans ce manga, c’est la place du héros et par extension la place de l’auteur dans son œuvre.
Katsura est un dessinateur connu pour sa passion des comics, notamment pour le personnage de Batman. Il fait plusieurs clins d’œil au héros crée par Bob Kane tout le long des premiers tomes à travers des affiches de film ou des décors spécifiques.
Dans ce manga, Katsura met en scène d’autres images du héros DC Comics par le biais de ses personnages. Motenai, le protagoniste qui est au centre de la diégèse, mais qui est également créateur grâce à sa passion pour le dessin, se place comme défenseur du genre « manga » et de l’image d’une façon plus générale.
Tout comme Batman, Motenai est un jeune homme qui ne possède pas de pouvoirs surnaturels mais il défend une cause en laquelle il croit. Cette place de héros n’est pas uniquement attribuée au personnage principal de Katsura, la « video girl », Ai fait également figure de héros. Bien que son apparition soit d’origine surnaturelle, elle ne possède pas non plus de pouvoirs, elle est investit d’une mission : faire oublier son chagrin à Motenai.
La figure de héros est donc double dans cette œuvre et on remarque que nos deux personnages n’officieront pas en tant que défenseurs au même moment dans l’histoire ce qui basculera automatiquement l’autre vers un rôle proche de celui de Robin. C’est grâce à cette particularité que l’on retrouve l’auteur de ce manga tout le long de son œuvre ( oui oui je rejette bien la théorie littéraire de la mort de l’auteur…) à travers d’une part son trait de crayon et ses personnages et d’autre part l’influence qu’il a subit pour développer ses personnages et son univers.
C’est un manga qui m’a été chaudement recommandé par un ami et je suis loin d’être déçue des quatre premiers tomes que j’ai lu pour l’instant. Fan des histoire d’amour à la fois drôles et dramatiques, des illustrations magnifiques et des petites références à la littérature disséminées ici et là, cette saga est pour toi .
Judith
Coucou,
je viens de finir de lire ton article et en effet, ça a l’air très sympa. J’aime bien ce qui ressort du dessin. L’intrigue a l’air bien mené, je devrais peut être me laissé tenté, je les trouverai peut être à la médiathèque, qui sait? C’est une réédition que tu possèdes? J’aime bien els couvertures aussi :). Merci de m’avoir fait découvrir ce manga, je l’ajoute à ma looooooongue liste de lecture manga ^^.
Passes une bonne journée! Charlotte
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A la médiathèque il y a souvent des vieilleries alors avec un peu de chance tu pourras les trouver 🙂 C’est une édition qui date de 2002, donc j’ai l’impression que c’est la première française mais je peux me tromper!
Si jamais ça te plait, une bookstagrammeuse m’a conseillé du même auteur la série IS 😀
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Article très intéressant ! C’est un manga que je ne connaissais pas du tout et tu donnes vraiment envie de le découvrir 🙂 je le mets sur ma liste !
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Yay ! J’espère que ça te plaira ! Pour le moment je ne suis toujours pas déçue 🙂
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