Halloween 2019

Pour ce soir spécial, nous vous avons concocté un double article en accord avec les festivités !

 

Judith

Pour moi Halloween a toujours été la célébration que j’attendais le plus au cours de l’année lorsque j’étais jeune (et c’est toujours le cas aujourd’hui). C’est pourquoi ma lecture pour ce 31 octobre est un livre pour la jeunesse écrit par R.L. Stine. La collection « Chair de Poule » a bercé mon enfance, j’ai donc choisi La colo de la peur.

De quoi ça parle? Axel quitte sa famille pour son premier camp de vacances. Mais dès son arrivée, des garçons commencent à disparaître les uns après les autres…. Cette colonie n’est pas comme les autres et Axel va devoir trouver un moyen de survivre…

chair de poule logo

C’est un bon « Chair de Poule », ce n’est pas mon préféré mais l’intrigue est intéressante et la fin plutôt chouette. Une histoire d’horreur sur un fond de colonie de vacances est une bonne entrée en matière pour les histoires à raconter autour d’un bon feu de camp.

Bien que les actions soient redondantes, l’intrigue avance rapidement et on n’a pas le temps de s’ennuyer. Au même titre qu’Axel, le lecteur ne peut qu’émettre des hypothèses farfelues quant à ce qui se passe au sein du camp et l’auteur a toujours eu ce talent pour nous mener en bateau du début à la fin du roman tout en frissonnant.

La fin m’a agréablement surprise, et je trouve qu’elle permet au jeune lecteur de démarrer sa propre histoire à raconter au coin du feu. On retrouve dans ce petit roman tout ce qui peut nous faire sursauter, des créatures étranges, des disparitions, des hurlements dans la nuit…. Tout y est pour passer un bon moment à l’heure des sorcières.

C’est une collection que je recommande pour les jeunes amateurs de frissons !

 

chauve souris

 

Mélissa

bm_5856_aj_m_1887En cette journée horrifique, j’ai choisi de vous parler de Rage, roman controversé de Stephen King. Publié en 1977 sous le pseudo Richard Bachman, son écriture a commencé plusieurs années auparavant, quand l’auteur était encore lui-même au lycée –  à cause de cela on peut d’ailleurs se poser la question de savoir si l’auteur lui-même s’identifiait à son personnage principal à une époque. Un roman controversé car retrouvé chez plusieurs auteurs de tueries dans des lycées aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs Stephen King en personne qui demande l’arrêt de la publication en 1999, après que ce livre ait une nouvelle fois été retrouvé dans le casier d’un tueur ayant fait 3 morts et 5 blessés dans un lycée, et en faisant suite à la tuerie de Colombine. (On peut toutefois se le procurer en occasion, ce qui fût mon cas)

Toute un mysticisme autour de ce livre qui le rend parfait pour une lecture d’Halloween !

J’ai descendu l’escalier en sifflotant. Je me sentais merveilleusement bien. Ça arrive parfois. Tout va au plus mal et votre esprit fiche tous les ennuis à la poubelle et part en vacances en Floride pour un moment. Soudain, il y a un éclair qui illumine tout tandis qu’on regarde par-dessus son épaule le pont qu’on vient juste de faire brûler.

 

4ème de couverture :

Neuf heures cinq. L’écureuil cavale sur la pelouse. Dans la salle 16, Mme Underwood donne son cours d’algèbre… « Si l’on augmente le nombre de variables, les axiomes eux-mêmes restent valides… »

L’interphone crache alors une giclée de mots-requins. Charles Decker est convoqué chez le directeur.

Neuf heures vingt. Après un entretien destroy, Charly met le feu aux vestiaires. Dans les marais puants de son subconscient, son dinosaure personnel patauge avec rage. Charly ouvre la porte de sa classe, tire sur son prof, qui s’effondre. Exit. Tuée sur le coup. Charly se sent merveilleusement bien. Il est allé jusqu’au bout..

Neuf heures cinquante. Océan de silence dans la classe prise en otage. Charly se prépare pour le sprint final. Psychodrame et lavage de cerveau. Tout le monde va passer à la moulinette.


 

Mon avis :

C’est un roman avec pour thème principal le mal-être adolescent, qu’on retrouve  au travers du personnage principal, mais aussi de ses camarades de classes. Plusieurs thématiques sont évoquées, notamment la maltraitance, la violence (des parents et des autres enfants), la sexualité, l’injonction à une masculinité affirmée et la difficulté générale de traverser adolescence face au regard des autres. L’histoire vire très rapidement au huis-clos, ce qui est plutôt intéressant pour explorer ces thématiques.

De plus, on rentre bien dans la peau du personnage principal –  avec un récit écrit à la 1e personne, on est directement dans les pensées du protagoniste principal & narrateur. On retrouve de nombreux flashback, qui sont pour la plupart des événements que Charly choisit de raconter au reste de la classe, et nous en apprennent un peu plus sur l’histoire du personnage. Le langage choisit est plutôt violent et vulgaire ; il tient des propos parfois à la limite de la cohérence, qui montrent bien qu’il est dérangé dans sa tête – mais en est aussi parfois conscient lui-même. Il se rend compte que par moment il déraille, qu’il dépasse les limites (sans pour autant avoir des remords).

Toutefois c’est un roman étrange par certains aspects, car l’auteur est un peu complaisant avec le protagoniste. Les raisons avancées pour expliquer son coup de folie paraissent bien légères face aux crimes qu’il commet et à sa violence. Même si des problèmes psychologiques sont tout de même introduits : Charly parle lui-même d’une impression de dédoublement, que quelqu’un d’autre prend possession de son corps durant ses accès de violence. Pourtant, la suite du récit semble montrer qu’il est tout de même bien au fait de ses actions et ne les regrette jamais.

Une partie de l’histoire parait peu crédible, au travers des autres personnages présents que son ses camarades de classes. On a l’impression de c’est une sorte de classe remplie de psychopathes ; Car au final les autres élèves ne sont pas plus choqués que ça, à part un, alors qu’un meurtre vient d’être commis sous leurs yeux. Un peu comme si l’action de Charly était légitime, un peu comme si chacun d’entre eux aurait pu se retrouver à sa place. Cela ne me parait pas très crédible. Il semblerait que de cette façon l’auteur tend à montrer que tous les ados sont proches d’exploser, qu’ils ont tous des problèmes, que l’adolescence est difficile à traverser pour la plupart d’entre eux.

On peut donc comprendre que par la suite Stephen King ait eu envie de retirer ce livre de la vente, car au final son livre ne semble pas vraiment condamner ces violences. Il n’y a pas non plus de critique sous-jacente de l’accessibilité des armes à feux aux USA, ni de la récurrence des tueries de lycées. En même temps, le livre tend à montrer que cette violence existerait même sans armes à feu puisque Charly a déjà eu un accès de violence avec une barre de fer – ce personnage était une bombe à retardement.

C’est probablement cette absence d’une critique évidente ou implicite des tueries, mais aussi une certaine complaisance de l’auteur avec son personnage, qui ont pu permettre à plusieurs adolescents de se retrouver en Charly et de l’ériger en tant que héro et modèle.

 

Mme Underwood a levé rapidement les yeux et a remonté ses lunettes papillon sur son nez.

– Vous avez votre billet d’entrée, monsieur Decker ?

– Ouais, j’ai dit, et j’ai sorti le pistolet de ma ceinture.

Je savais même pas s’il était chargé avant que le coup parte. Je l’ai visé à la tête. Mme Underwood n’a jamais compris ce qui lui arrivait, j’en suis sûr. Elle est tombée de côté sur son bureau, a roulé par terre, et cette expression d’attente est restée définitivement imprimée sur son visage.

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Happy Halloween !

Judith & Mélissa

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