Je ne vous présente plus Xinran, cette auteure chinoise que j’affectionne particulièrement depuis que j’ai découvert ses œuvres il y a quelques mois. Funérailles célestes est un court roman d’une qualité exceptionnelle !
De quoi ça parle? Xinran, journaliste, fait la connaissance d’une vieille femme à l’allure singulière qui lui raconte l’histoire de sa vie. Un voyage entre la Chine des années 1950 et un Tibet en proie des conflits armés.
Ce témoignage très particulier nous fait voyager à travers le temps et l’espace. Wen, notre narratrice, alors âgée d’une vingtaine d’années s’engage dans l’armée pour retrouver son mari Kejun mort en service au Tibet. Cet engagement envers sa patrie et l’amour va l’amener aux confins du monde : le Tibet. Wen va découvrir la brutalité du conflit entre les Chinois et les Tibétains, mais surtout elle va découvrir une nouvelle culture et une nouvelle famille.
Xinran prend très peu la parole dans ce roman, elle laisse tout l’espace nécessaire au récit de Wen. C’est un récit qu’il est dur de comprendre pour une Chinoise moderne qui n’a pas connu cette époque et les événements qui y sont inhérents. C’est avec délicatesse et justesse que Xinran dépeint le portrait de cette femme qui a vécu plus de vingt ans sur les montagnes tibétaines à la recherche de l’homme qu’elle aime.
Xinran est capable de nous emporter vers un univers lointain et presque disparu à travers sa capacité à conter la vie d’autrui. C’est un roman où se mêlent la violence, le deuil, l’amour mais aussi la douceur.
C’est le portrait d’une femme mais aussi d’un mode de vie, d’une culture, d’une religion et celui d’un pays : le Tibet. C’est un regard emprunt de réalisme sans esthétisme surfait que pose Xinran sur l’histoire de la vie de Wen.
Je vous recommande vivement cette lecture !
Judith