Hello ! Aujourd’hui je vous parle d’un roman qui a été une belle découverte, j’ai nommé Le Grand théâtre sur Broadway et les talents maudits, écrit par MariStef Rouchy et publié chez Librinova. Pour la petite histoire, cela faisait quelques temps que nous suivions le compte Instagram de cette auteure, et ce livre m’attirait. Alors quand j’ai aperçu son livre sur le site Simplement.pro, je n’ai pas hésité une seconde et lui ai demandé si c’était possible de l’obtenir pour un service presse. Bien heureusement, l’auteure a accepté, et je la remercie chaleureusement pour l’envoi de son roman en e-book.
— M’enfin, les opéras, les ballets, les pièces de théâtre, ils sont bien là pour être présentés sur scène à un public. Que serait un opéra sans spectateur ? Cela n’a pas de sens.
— Pour eux, si : le Quatrième-Mur pensait que l’art était corrompu lorsqu’il était donné en spectacle, que l’œuvre de l’artiste était pervertie pour s’adapter aux spectateurs. Il estimait que l’œuvre d’un compositeur ou d’un auteur devait être respectée à la lettre, sans jamais subir la moindre altération, la moindre adaptation, ou une quelconque mise en scène avant-gardiste. Le Quatrième-Mur critiquait les artistes qui tentaient de séduire les spectateurs avec des costumes contemporains, des décors modernistes, une mise en scène inédite. Il considérait que l’œuvre de l’artiste n’était plus conforme, et tout ça pour des spectateurs qui ne le méritaient pas
Résumé de l’éditeur :
Lorsque Julius Quidam débarque à New York pour une année sabbatique, tout le champ des possibles s’ouvre à lui ! Mais sa vie en Amérique n’est pas aussi facile qu’il l’avait imaginée. Alors, quand on lui propose un emploi au Grand Théâtre sur Broadway, le jeune homme se lance avec enthousiasme dans l’aventure. Doté d’une empathie singulière envers les animaux, Julius tente de trouver sa place au théâtre et de mettre à profit son talent. Peu importe l’hostilité du directeur musical Alberich Wagner, le mode de vie particulier des artistes attire irrésistiblement le jeune homme. Cependant, à mesure que le temps passe, il comprend que le théâtre est la cible de trafiquants du Quatrième-Mur, une menace imminente pour les artistes… Laissez-vous transporter dans les coulisses du Grand Théâtre sur Broadway, aux côtés d’un héros sensible et attachant !
Mon avis :
C’est une lecture que j’ai beaucoup apprécié : le roman se lit très bien pour différentes raisons. On rentre vite dans l’histoire et on se prend rapidement d’affection pour le personnage de Julius, qui est un jeune orphelin au caractère entier, généreux et attachant. De plus la plume de Maristef Rouchy est fluide et vraiment très agréable à lire. On a une histoire bien rythmée par une bonne alternance de moments d’actions et de passages plus calmes, plus émotifs, le tout parsemé de notes d’humour. C’est un livre dans lequel on ne s’ennuie pas ! Pour le genre, ce roman s’avère rentrer dans la catégorie fantastique, ce à quoi je ne m’attendais pas en ayant lu le résumé. Ça tombe bien, j’affectionne tout particulièrement ce genre.
Le cadre de l’histoire est original et c’est le grand intérêt de ce roman : passé les premiers chapitres, l’histoire se déroule à huis-clos dans un théâtre. Mais celui-ci n’est pas le lieu qu’on se représente d’ordinaire. Ce théâtre est structuré comme un microcosme. Bien évidement il y a une salle de représentation avec sa scène et les sièges pour accueillir les spectateurs. Mais autour de cela, les artistes travaillant pour le théâtre vivent à plein temps sur leur lieu de travail (et sont par conséquent coupés du monde extérieur). Dans ce théâtre on va trouver une vrai vie de village, avec ses échoppes, ses bars, ses restaurants, son école, son marché, son cimetière, ses quartiers d’habitation ainsi que son gouvernement avec les dirigeants de l’établissement. Par contre on aurait apprécié un plan du théâtre, cela nous aurait aidé à mieux visualiser la structure des lieux.
Plusieurs thématiques traversent le roman, avec notamment l’amitié, l’acceptation de la différence et la solidarité (au travers de Julius et de ces deux amis Esteban et Azadée). On explore aussi les notions de discriminations, de xénophobie mais aussi dans une certaine mesure du communautarisme (avec les artistes vivent en lieu clos, sans rapport avec le monde extérieur dans lequel vivent les « spectateurs », qu’ils méprisent pour la plupart). Enfin il y a aussi une réflexion sur l’art, s’adresse-t’il aux spectateurs, ou peut-il exister sans public ? C’est donc un livre qui peut particulièrement s’adresser à un lectorat jeune, en transmettant de belles valeurs, et des réflexions sur le monde d’aujourd’hui.
Cependant, en réfléchissant à cette chronique et en la travaillant, j’ai pris conscience d’un point qui ne m’avait pas marqué durant la lecture : la trame générale m’a tout de même rappelé la saga Harry Potter sur de nombreux points. Par là on en revient à la théorie du monomythe, (on a prévu d’écrire un article de fonds sur ce sujet avec Judith, j’espère qu’on le publiera prochainement). Même si cette théorie est contestable, par certains aspects on peut la juger crédible. En effet nous avons des archétypes de personnages et des structures qui ont tendances à être similaire dans une large majorité des romans, et notamment dans la littérature SFF ou d’aventure.
Et ce roman n’y échappe pas. Je le rapproche d’Harry Potter, mais en même temps cette saga là est déjà similaires à beaucoup d’autres écrits (Judith vous citerait notamment les romans d’Anthony Horowitz, mais il y a aussi Le Seigneur des Anneaux, qui est lui même inspiré d’écrits plus anciens, etc…) :
On a un orphelin doté de pouvoir qui ne vient pas du milieu (moldu = spectateur // sorcier = artiste), on a une histoire d’amitié avec un garçon (issue d’une famille nombreuse, aimante et accueillante = Ron Weasley), d’une fille (amie d’un chat, comme Hermione Granger) ; une communauté malfaisante qui a été anéanti mais qui est entrain de faire son retour (les mangemorts = le quatrième mur), le directeur du théâtre qui apparaît rarement mais qui a de l’affection pour le héro, et qui est là pour sauver la situation (Dumbledore= le Croquemitaine), le père et son fils qui cherchent à faire renvoyer le héro car ce n’est pas un des leurs ( les Wagner = les Malefoy). une saga qui se déroule sur le temps d’une année scolaire. Les thèmes abordés sont aussi similaires sur de nombreux aspects (amitié, solidarité, xénophobie, …), toutefois ce sont des thèmes récurrents dans la littérature de jeunesse, ou parlant d’adolescents.
Par contre attention, je ne dis pas que cela a gâché ma lecture, puisque je ne m’en étais pas rendu compte pendant – et je réitère que malgré ces points j’ai apprécié cette histoire. Contrairement à un livre comme Shannara, qui ressemble tellement à une réécriture du Seigneur des anneaux que s’en est insupportable, ce qui m’avait empêché de finir la trilogie en question.
Il est important de souligner que l’auteure nous apporte ici sa propre version, avec des éléments tout à fait originaux (le cadre, tout ce qui tourne autour des « talents », les différentes castes donc la caste de Julius, avec ces lieux étranges auxquels on a accès dans le théâtre (un jardin, une forêt tropicale), etc…), et comme dit plus haut dans l’article, le rythme du récit est vraiment parfait. C’est pourquoi ce point que j’ai souligné ne doit pas être un frein face à la découverte de ce roman.
Le Grand théâtre sur Broadway est voué à être une saga (sur combien de tomes je n’ai pas trouvé l’info), dont ce tome « et les talents maudits » était le premier. Pleins de mystères restent en suspens à l’issue de cet opus, et de nouvelles questions apparaissent dans l’épilogue, nous laissant plein d’attentes pour la suite des aventures de Julius. C’est avec grand plaisir que je lirai cette suite quand elle sortira, car j’ai vraiment passé un bon moment de lecture.
Titre : Le Grand Théâtre sur Broadway et les talents maudits
Auteur : Maristef Rouchy
Editeur : Librinova
Nombre de pages : 354 pages
Prix : 19,90€
Date de sortie : 18/10/2019
ISBN : 9791026236894