Hello ! On se retrouve aujourd’hui pour une lecture angoissante sur fond de secrets familiaux avec Pièces détachées, premier roman de Phoebe Morgan, publié aux éditions l’Archipel . Un thriller à paraître le 11 juin 2020. Cet article émane d’un service presse et je remercie Mylène de l’Archipel pour l’envoi.
– Quelqu’un est-il venu ici ? lui demandé-je.
Ma voix est trop haut perchée, et mes doigts tremblent un peu.
-Non. Pas durant les dix dernières minutes, en tout cas. Pourquoi ? Tu attendais de la visite ?
Je me sens trop abasourdie pour seulement songer à lui répondre. Que s’est-il passé ? Je me remémore la petite cheminée, que j’ai laissée chez nous. Je suis en train de me fourvoyer. Il ne peut s’agir que d’une coïncidence. Je n’ai plus revu cette maison de poupée depuis de nombreuses années, ma soeur et moi ignorons jusqu’à l’endroit où elle se trouve à présent. Mon imagination me joue des tours, comme cela lui arrive souvent lorsque l’angoisse me dévore. Marjorie ne me lâche pas des yeux, tandis que je secoue longuement la tête sans d’abord m’en rendre compte.
– Oh, non, dis-je. Je n’attends personne.
Résumé de l’éditeur :
Londres, janvier 2017. Corinne semble mener une vie sans souci. Pourtant, la jeune femme a déjà eu recours à trois tentatives de fécondation in vitro – sans succès. Mais cette quatrième fois, elle en est sûre, est la bonne. Sa dernière chance d’avoir un bébé.
Quand, un beau matin, elle découvre une étrange pièce de bois sur le pas de sa porte, elle y voit un signe du destin. Car cette petite cheminée appartenait à la maison de poupée que son père – mort il y a tout juste un an – avait fabriquée pour elle et sa sœur quand elles étaient enfants.
Puis, d’autres éléments de cette maison de poupée réapparaissent bientôt. Sur son bureau, dans sa cuisine… Elle prend peur. Qui s’introduit chez elle ? Qui l’espionne ? Et, surtout, pourquoi ?
Mon avis :
Quand j’ai réceptionné ce livre dans ma boite aux lettres, j’ai immédiatement été séduite par la photo de couverture. Une très belle mise en scène, qui attire l’œil et met en valeur le synopsis. C’est toujours agréable pour les amateurs de livres d’avoir aussi un bel objet, cela renforce toujours chez moi le plaisir à le découvrir (je ne suis pas la seule, j’imagine ?).
C’est un bon roman de suspense comme on les aime, qui nous tient en haleine jusqu’au dénouement final. Même si les éléments principaux de la résolution sont devinables assez tôt, de nombreuses fausses pistes sont disséminées et brouillent notre raisonnement pour deviner qui est réellement impliqué dans ces mises en scènes macabres. Une véritable paranoïa s’instaure, à tort pour beaucoup de personnages, à raison pour d’autres. C’est cette ambiance particulière qui fait le charme de ce roman, car on se prend au jeu pour démêler les faux-semblants.
L’auteure a essayé de sortir des clichés habituels avec une intrigue qui tourne autour des femmes et principalement de la maternité, du désir d’enfants et des enfants. Ce n’est que la toile de fond, mais elle apporte rapidement de la profondeur aux différents personnages.
Abordons maintenant la question de la forme. L’histoire nous est raconté au présent de narration – personnellement je n’aime pas trop ce choix (dans aucun roman), mais il est cohérent avec le type de récit, qui est dans l’immédiateté des événements.
On alterne entre quatre points de vue. Trois au moment présent avec Corinne, son mari Dominique, et sa sœur Ashley. Un 4e point de vue d’une inconnue vient nous raconter des événements passés, pour semer le trouble mais aussi nous révéler au fur et à mesure des éléments de résolution. Ces quatre points de vue sont bien choisi pour rythmer le récit, brouiller les pistes et faire enfler la paranoïa. Par contre, je n’ai pas réellement compris l’intérêt que certains soient à la 1e personne alors que d’autres sont à la 3e personne, sans réelle justification. Et notamment pourquoi cette dite différence entre les personnages de Corinne et Ashley, alors que leurs parcours semblent tout aussi important l’un que l’autre. Si l’un de vous l’ayant lu peut m’éclairer sur cet aspect, je veux bien en comprendre la subtilité que j’aurai loupé 😉 .
Si je devais faire une critique, ce serait sur un aspect de la vie de Corinne qui est assez important dans le récit, et est même mentionné dans le résumé de l’éditeur : les « FIV ». Il y a un gros soucis de recherche de ce côté-là, l’auteure ne sait visiblement pas du tout de quoi elle parle. Elle confond totalement FIV et IAC (je vous laisse faire vos recherches sur les différences, je ne vais pas faire un cours ici ^^). Etant donné la description du parcours de Corinne, non ce personnage n’a pas fait de FIVs, mais « juste » des IACs. L’implication et les difficultés de parcours sont bien différentes entre les deux procédures (même si certaines personnes passent par les deux). La dimension psychologique liée à ce parcours est aussi très grossière et clichée, peu en phase avec la réalité des gens qui doivent y faire face sur certains aspects.
Cela peut vous sembler anecdotique, mais moi ça m’a beaucoup dérangé. Cet aspect de la vie de Corinne est à de nombreuses reprises évoqué, cela prouve donc que l’auteure n’a fait aucune recherche sur le sujet. Si elle s’était renseignée un minimum cela aurait été préférable. J’ai d’ailleurs vérifié avec le texte original, ce n’est pas un problème de traduction, l’erreur est aussi en anglais. Pour moi, la vérification des informations et les recherches documentaires faites par les auteurs sont quelque chose d’essentiel pour qu’un récit de fiction ait l’air le plus réel possible. Mais aussi pour ne pas colporter ou transmettre des informations erronées à ses lecteurs.
J’ai passé un bon moment de lecture, avec du suspense et des intrigues comme j’aime, une sensation de paranoïa qui tient en haleine, mais avec un léger manque de frisson. Malgré ses petits défauts, c’est un livre qui s’apprécie – mais que j’oublierai probablement assez vite.
À très vite pour une nouvelle chronique,
Mélissa
Merci pour cette précision au sujet des FIVs et des IACs. J’étais passé à coté.
Et si ce premier roman n’est pas un coup de coeur pour moi, loin de là, il reste une lecture fluide très agréable sans prise de tête et parfois ça fait du bien. Juste besoin de se plonger dans une histoire à l’intrigue bien ficelée même si les grandes lectrices que nous sommes voient poindre certains rebondissement glaçants.
Et tu as raison, ce livre va sans doute ne pas marquer nos esprits, aussitôt lu aussitôt oublié.
Pour autant j’ai envie de suivre cette autrice prometteuse.
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C’est un sujet qui me touche de près, ce qui explique que j’ai probablement plus fait attention à cela que la plupart des gens 😉
Totalement d’accord, cette actrice est prometteuse, je lirai probablement son prochain roman quand il sortira
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