En cette mi-année je me suis dit qu’il était grand temps de sortir de mes habitudes de lectures et de découvrir plus d’auteurs étrangers (bien sûr, je ne lis pas uniquement de la littérature francophone). J’ai remarqué que mes lectures étaient assez ciblées, littérature d’Asie, du continent Nord américain et un chouilla de littérature francophone. J’ai eu la chance de me faire conseiller cette lecture il y a quelques années et je me suis enfin lancée. Je vous présente donc Mille soleils splendides de Khaled Hosseini publié aux éditions 10/18. J’ai trouvé cette édition d’occasion chez Gibert Joseph Lyon et j’ai repéré d’autres romans du même auteur. Mais avant de craquer sur toute son oeuvre j’ai préféré me faire une opinion sur ce roman. Il va s’en dire que je vais me lancer à l’assaut de ses autres romans, c’est une lecture que j’ai énormément apprécié.
Résumé de l’éditeur
Forcée d’épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l’arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quatorze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille. D’abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de fuir l’Afghanistan. Mais parviendront-elles à s’arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui dissimulait autrefois derrière ses murs « mille soleils splendides » ?
Khaled Hosseini est un auteur dont l’oeuvre est souvent recommandée. Je pensais me plonger dans une lecture compliquée, truffée de détails historiques et politiques que je ne pourrais comprendre. Et pourtant, sur le plan stylistique et culturel ce fut une lecture très fluide, pas de grosses interrogations sur les événements politiques et sociaux dont j’avais déjà entendu parler. Khaled Hosseini rend accessible l’Afghanistan et l’histoire de son peuple.
Le début du roman nous raconte l’enfance de Mariam, cette jeune fille qui voue un culte à son père qui vient la voir une fois par semaine en coup de vent puisque sa « vraie » famille l’attend à Herat. L’enfance de Mariam n’est pas paisible, entre une mère aigrie et colérique qui l’empêche de se mêler aux autres et un père absent qui finira par la considérer comme un poids, elle essaye de grandir et de garder ses rêves près d’elle. Très vite Mariam apprend à faire ses choix et décide de faire partie de la vie de son père et de ses trois femmes. À ses dépens, elle va comprendre que ce père pourtant bienveillant n’est autre qu’un homme, un homme qui va la vendre à un autre à Kaboul.
Mariam sort à peine de l’enfance et la voilà mariée à un autre homme qui considère la femme comme un objet, un ornement que personne ne doit regarder et qui se doit de procréer rapidement.
Khaled Hosseini nous offre différentes visions de la femme à Kaboul dans les années 70-80. Il nous montre que le peuple afghan n’est pas uniquement ce que les médias nous disent de lui. C’est un peuple riche, culturellement et socialement. On s’en rend compte au fil de notre lecture, le statut de la femme diffère d’un foyer à l’autre bien que ce statut se voit modifier par les nouvelles instances politiques telles que l’arrivée de la Charia en Afghanistan.
Mariam est un personnage qui passe du contrôle excessif d’une mère à celui d’un mari abusif qui ne s’intéresse à la politique que lorsque celle-ci lui est favorable. Mariam et le peuple afghan passent d’un régime à un autre, d’une réforme à une autre. La place de la femme souvent au cœur du débat a rarement le droit à la parole. On découvre une ville, Kaboul, un berceau multiculturel qui accueille les croyances des uns, et la culture des autres avec bienveillance. Mais peu à peu, les écoles pour filles ferment, les universitaires se voient persécuter et les chefs de guerre se disputent les territoires afghans sans penser aux pertes civiles. L’Afghanistan sombre dans une période de conflits, de répression et de guerre. C’est à travers les yeux de Mariam que nous découvrons l’Histoire de ce pays mais également à travers ceux de Laila, une jeune fille qui n’a pas vécu la même enfance que Mariam.
Laila, a une enfance choyée, elle va à l’école et son père universitaire ne veut pas entendre de mariage pour sa fille avant que cette dernière ait terminé ses études universitaires. Contrairement à Mariam, Laila est une jeune fille de la grande ville, elle peut se permettre d’avoir une opinion et d’avoir le choix. Mais les tensions en Afghanistan vont la renvoyer au même niveau que tant de femmes à l’époque. Elle aussi va finir par se marier et être la seconde femme d’un homme violent. On découvre les affres de la polygamie, la cohabitation de deux femmes qui ont subit les violences d’un hommes mais également les violences qui font rage dans tout le pays. Ce pays qu’elles aimaient, ce pays qui ne ressemble en rien à ce qu’elles ont connu.
Khaled Hosseini parle pour toutes ces femmes qui ont dû fuir leurs maris, leurs foyers et leur pays. Mais également pour tous ces afghans qui ont vu leur patrie changer si rapidement, qui ont dû quitter leur pays, à pieds, en bus, cachés et qui se sont vu peu ou mal accueillis à l’étranger. C’est un roman poignant qui mêle références culturelles, politique et histoires de vies. Les écrits de cet auteur sont riches et nous donnent envie de découvrir l’Afghanistan encore un peu plus. C’est un roman qui est sorti en 2007 mais dont les sujets sont toujours très actuels malheureusement. On en apprend beaucoup, je vais d’ailleurs me lancer dans Les Cerfs-Volants de Kaboul dès que je le pourrai.
Mille soleils splendides est un roman à ne pas manquer, je vous le recommande chaudement.
Bonne lecture,
Judith
Titre : Mille soleils splendides
Auteur : Khaled Hosseini
Maison d’édition : 10/18
Nombre de pages : 409 pages
Prix : 8,80 €
ISBN : 9-782264-04906-3
Il est dans ma Pal depuis une éternité…je repousse le moment de le lire mais j’ignore pourquoi 🤔🤔🤔
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Cela fait bien quelques années qu’on m’a conseillé cette lecture et j’ai aussi mis pas mal de temps avant de m’y plonger et finalement je regrette d’avoir attendu si longtemps !
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