Hello, on se retrouve en ce temps lugubre avec un roman parfait pour cette ambiance automnale : le thriller Jamais tu ne me quitteras de Chevy Stevens, parut aux éditions L’Archipel ce 8 octobre (merci à Mylène pour l’envoi). J’ai vraiment adoré ce roman, qui est un bien plus profond qu’un simple thriller, vous allez voir pourquoi… C’est parti pour cette chronique !
Résumé de l’éditeur :
Lindsey a refait sa vie sur une île proche de Vancouver. Voilà dix ans, la jeune femme avait pris la décision de fuir avec sa fillette un mari qui, sous une apparence d’homme idéal, lui faisait vivre l’enfer.
Aujourd’hui, Lindsey a la sensation d’être suivie et espionnée jusque chez elle – comme autrefois. Pour elle, ça ne fait aucun doute : Andrew, son ex-mari – sorti depuis peu de prison – veut se venger.
Andrew, lui, prétend qu’il a changé. Sincère repentance ou manipulation machiavélique ?
L’enfer recommence ! Et ses flammes vont tout dévaster…
J’avais fini par me convaincre qu’il ne me ferait jamais vraiment mal, qu’il n’irait pas jusqu’à la violence physique, que quelque chose en lui l’en empêcherait. Il m’aimait. Mais à présent, je ne pouvais plus me mentir. Ça se reproduirait.
La prochaine fois, ce serait peut-être une bousculade contre un meuble, ou il me pousserait dans les escaliers – quelque chose dont il pourrait m’attribuer la responsabilité. Ensuite… Quand surviendrait la première gifle ? Le premier coup de poing ? Un os cassé ? Et combien de temps avant qu’il perde de nouveau contrôle et se jette sur moi pour m’étrangler ?
Mon avis :
Ce livre a été une claque, par moment difficile à lire. C’est l’histoire d’une femme dont son mari violent vient de sortir de prison, enfermé pendant 10 ans après avoir voulu la tuer alors qu’elle tentait de fuir. On se rend donc vite compte que par le sujet traité, ce ne sera pas un thriller classique.
Le roman est composé de 3 parties. La 1ère est celle de l’exposition, où s’entremêle des scènes de vie actuelles (10 ans après, quand Andrew le mari est libéré de prison), et des flashbacks leur histoire du début à la lente descente aux enfers, jusqu’au moment fatidique qui a mené son ex-mari en prison.
La seconde partie monte en puissance. Nous connaissons désormais toute leur histoire, nous comprenons la peur qui habite Lindsey, avec l’arrivée de son mari dans la ville où elle a déménagé pour se cacher de lui. Difficile de croire que sa venue est anodine vu le contexte ! Des événements étranges n’arrêtent pas de se produire ; La paranoïa s’installe autant chez le personnage principal que chez le lecteur. Difficile de cerner cet Andrew : joue-t-il un jeu ? La torture-t-il mentalement ? Ou a-t-il réellement changé ? Pourquoi d’autres personnages agissent bizarrement autour d’elle ?
La 3e partie est la résolution, à laquelle on ne s’attendait pas vraiment, même si on essayait d’assembler les pièces du puzzle (J’avais deviné assez tôt le lieu de cette résolution, mais je n’avais pas les autres éléments). Ce n’est pas la partie la plus intéressante certes, mais elle finit d’inscrire ce roman dans le genre thriller.
De par la 1ère et la 2ème partie, on se met vraiment dans la tête d’une victime de violences conjugales. On comprend cette lente descente aux enfers, avec des phrases, des attitudes, des gestes de plus en plus violents de la part de son mari. Homme qui fait bonne figure en société, que tout le monde trouve charmant et adorable, mais qui se transforme dès qu’il est seul avec sa femme. La seule limite à sa violence verbale et physique semble être la présence de leur fille : aucun des deux ne veut qu’elle en soit témoin. L’emprise se fait petit à petit avec une possessivité grandissante, une emprise sur les relations de Lindsey, ses sorties, son quotidien. Si bien qu’elle finit par vivre recluse dans sa maison, n’ayant plus le droit de travailler ou des voir ses amies, devant éviter ne serait-ce que de croiser le regard d’un homme en présence de son mari pour être préservée de son courroux. Le plus difficile reste d’accepter la réalité de l’anormalité de la situation malgré ses sentiments amoureux, puis de trouver l’opportunité et le courage de s’enfuir tout en sachant risquer sa vie.
Les scènes se déroulant « 10 ans après », nous montrent quant à elles la difficulté des victimes de violences d’être protégées de leur ex par le système judiciaire. Les mesures qui peuvent être prises semblent bien risibles face à la menace. Il faut des preuves concrètes pour être protégées, mais ces preuves risqueraient d’arriver quand il serait trop tard. Cela est tellement rageant et frustrant de se dire qu’on ne peut rien faire pour empêcher l’inévitable, même en tirant sur toutes les sonnettes d’alarmes. On se sent impuissant face à la détresse de Lindsey.
C’est un thriller qui sort des sentiers battus avec la façon dont est traité le thème principal : les violences faites aux femmes. Un roman que j’ai trouvé poignant, mais aussi très réaliste. Il fait appel à la peur d’une situation qui ne semble pas si improbable de nous arriver, qui touche actuellement de nombreuses femmes. Ce ne sont pas des situations rocambolesques, et c’est bien cela qui donne toute la force à ce thriller pour nous faire frissonner. Vous l’aurez compris : je vous en recommande totalement la lecture, car c’est un coup de cœur !
Titre : Jamais tu ne me quitteras
Auteur : Chevy Stevens
Editeur : L’Archipel
Nombre de pages : 444 pages
Prix : 22€
Date de sortie : 08/10/2020
ISBN : 9782809839586