Les éditions Picquier ont le don de nous surprendre chaque année. Il y a quelques mois j’ai découvert la parution de La république du bonheur de Ito Ogawa qui n’est autre que la suite de La Papeterie Tsubaki que j’avais dévoré l’année dernière. Bien évidemment, je ne pouvais pas remettre cette lecture à plus tard, j’ai sauté sur l’occasion lors d’un tour en librairie la semaine dernière et malgré le nombre de livres qui s’empilent dans ma PAL j’ai commencé ma lecture une fois rentrée et bien installée dans mon canapé.
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Résumé de l’éditeur
La vie est douce à Kamakura.
Amis et clients se pressent dans la petite papeterie où Hatoko exerce ses talents d’écrivain public. Tendres, drôles ou tragiques, les destins se croisent sous son pinceau. Hatoko s’est mariée et découvre, en compagnie de Mitsurô et de sa petite fille, les joies d’être mère au sein de leur famille recomposée : elle enseigne à l’enfant l’art de la calligraphie comme le faisait sa grand-mère et partage avec elle ses recettes de boulettes à l’armoise ou du thé vert fait maison.
Mais si Hatoko excelle dans l’art difficile d’écrire pour les autres, le moment viendra pour elle d’écrire ce qui brille au fond de son cœur.
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C’est avec un plaisir indicible que je me suis replongée dans l’univers de Popo, je ne m’attendais pas du tout à l’arrivée d’une suite pour La papeterie Tsubaki, ce fut une belle surprise. Ce que j’aime par dessus tout dans ce roman ce sont les douces descriptions que nous offre l’auteure. Kamakura révèle peu à peu ses secrets enivrants, des passages fleuris, des temples cachés, aux allées peu empruntées… Au fil de notre lecture, on en apprend plus sur cette ville et on a comme l’impression d’y avoir vécu, d’avoir emprunté les mêmes chemins que Popo et sa famille et d’avoir pu goûter au délicieux curry de Kamakura. En plus de nous offrir un portrait de la ville des plus attirants, Ito Ogawa se penche à nouveau sur le métier de Popo. Elle parcourt les richesses que nous pouvons trouver dans la papeterie Tsubaki, plumes en tous genres, feuilles de différentes épaisseurs et de beaux objets qui donnent envie aux visiteurs de s’y attarder et de boire un thé bien frais.
Cette partie du texte pourrait paraître redondante, en effet dans le premier tome nous avons d’ores et déjà suivis de très près le métier de Popo et les différents clients qui sont entrés dans sa vie. Mais l’auteure nous amène à apprécier ces nouvelles rencontres et ces nouvelles histoires de vie. On ne se lasse pas des clients qui frappent à la porte de la papeterie, leurs requêtes, parfois farfelues, nous plongent dans un univers dont le temps est en suspend. Les travaux d’écritures délicats de Popo nous enchantent à chaque commande et les calligraphies de Kayatani Keiko et Mitsui Tadahiro donnent encore plus de cachet à notre lecture.
La république du bonheur est un roman dans lequel Popo devient Hatoko, elle se libère de son enfance auprès de l’Ainée et devient elle-même responsable d’une petite fille. C’est un roman initiatique, Hatoko devient une épouse et une mère, et entreprend de construire sa propre famille. Malgré les difficultés qu’elle éprouve pour dépasser ses peurs et ses appréhensions elle réussi enfin à assumer son passé et sa famille. L’écriture est la clé de ce changement salutaire, la nouvelle génération de calligraphes et d’écrivains publics est toute désignée. C’est avec une certaine tristesse que l’on quitte Hatoko et sa famille nouvellement formée, on inscrit et on fige dans le temps cette petite république du bonheur.
Bonne lecture,
Judith
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Titre : La république du bonheur
Auteure : Ito Ogawa
Maison d’édition : Picquier
Nombre de pages : 282 pages
Prix : 19 €
ISBN : 978-2809-71496-8
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