J’attendais avec impatience la sortie du nouveau roman de Chrystel Duchamp, car j’avais adoré son premier, L’art du meurtre, qui était vraiment prometteur. C’est donc avec enthousiasme que j’ai attaqué la lecture du roman Le Sang des Belasko, parut au mois de janvier aux éditions L’Archipel (que je remercie pour l’envoi du livre). Et je vous rassure tout de suite, la réussite de son premier livre n’était pas un hasard, Chrystel Duchamp transforme l’essai avec son 2ème roman.
De quoi ça parle ?
Cinq frères et sœurs se retrouvent dans la maison familiale pour lire le testament de leur père qui vient de succomber des suites d’un cancer, quelques mois seulement après le suicide de leur mère. Mais la lettre qu’il leur adresse va les chambouler et semer le trouble parmi eux : leur père en est certain, leur mère ne se serait pas suicidée, elle aurait été assassinée. Cette nuit va tout changer, les secrets de famille longtemps enfuis ne vont plus pouvoir rester dans l‘ombre.
Mon avis :
On est captivé dès le début par le récit, qui s’ouvre sur l’un des personnages qui se fait interroger par un policier, sur son lit d’hôpital. On ne sait pas qui est cette personne restante. Directement intrigué, on sait d’avance que la nuit qui est racontée va virer au drame, mais comment et à quel point ? Nous ne le découvrirons qu’au fil des pages. On est envouté par la plume de l’autrice, et l’on ne veut plus lâcher ce roman. Il n’y a jamais de perte de rythme, et une juste alternance des différents moments (des souvenirs, la fameuse nuit, le moment du récit au policier) pour donner du peps à ce huis-clos.
Le roman est structuré en plusieurs actes. Et cela va très bien avec l’histoire, qui vire très rapidement au huis clos. Cette unité de lieu a souvent tendance à rappeller les codes du théâtre. Je vois d’ailleurs dans ce choix de découper l’histoire en actes un hommage au genre. Le meurtre qui apparait dans un huis-clos est un classique en lecture suspense, mais cela ne doit pas vous faire peur. Chrystel Duchamp arrive à en donner sa propre version, bien originale. On ne ressent pas d’impression de déjà vu, ce qui nous permet de savourer pleinement ce roman.
Bien évidement, ce genre d’histoire est propice aux révélations de petits secrets familiaux, et c’est effectivement ce qui va se passer. On commence à analyser les points de vue de chaque protagoniste pour déceler une faille : qui pourrait être l’auteur du meurtre ? mais d’ailleurs est-ce vraiment un meurtre ou bien un suicide, puisque le doute plane aussi sur ce point ? Qu’a cherché à faire leur père en écrivant cette révélation sans plus d’explications? … Mais l’autrice arrive toujours à nous surprendre avec de nouveaux mystères et de nouvelles révélations auxquelles on ne s’attendait pas. Bref, on est surpris jusqu’à la fin et surtout par ce dénouement final !
Vous l’aurez donc bien compris, j’ai adoré cette lecture. J’aime particulièrement les histoires de meurtres en huis-clos, et celle-ci m’a conquise. Chrystel Duchamp est définitivement une autrice française à suivre de près – soyez en assuré, je ne manquerais pas de lire son prochain roman !