Le château des animaux

Félix Delep et Xavier Dorison nous offre une fable animalière humaniste dont les deux derniers tomes restent à découvrir… et je ne manquerai pas de les lire puisque les deux premiers sont fabuleux !

L’histoire se déroule dans la France de l’entre-deux-guerres, dans un vieux château abandonné par les humains et où les animaux forment une République. Une République qui se révèle être sanguinaire puisque les animaux les plus faibles sont contraints à des travaux épuisants pour le bien de la communauté et où la moindre révolte ou tentative de révolte est violemment réprimée. A la tête de cette fausse République, règne Silvio, un taureau, accompagné de sa milice canine.
Alors que les animaux semblent résignés face à cette oppression, un rat itinérant s’introduit clandestinement au château et va donner une représentation racontant l’histoire d’une révolution pacifiste. La pièce est arrêtée par la milice canine et le rat pourchassé. Ce dernier va être aidé par Miss Bengalore, une chatte qui élève seule ses deux chatons. Un vent de désobéissance civile va alors commencer à souffler sur le château et des actions pacifiques voient le jour, avec comme arme : l’humour.

Cette BD rend un bel hommage, vous l’aurez deviné, au roman de Georges Orwell, La ferme des animaux. Même si ici, on n’assiste pas à une révolte des animaux contre l’homme mais bien à la dénonciation d’un régime totalitaire au sein même d’une société. Les lecteurs y découvrent ainsi la réaction des plus faibles face aux plus forts. C’est une histoire très sombre et percutante, les dessins y sont pour beaucoup car les traits des animaux, leurs expressions sont d’un réalisme saisissant. (Sous les traits du rat itinérant, on reconnait même Gandhi !).

Mais dans les ténèbres, se trouve aussi énormément d’espoir ! et j’aime beaucoup le contraste de couleur existant entre les 2 premières de couverture, car cette série n’est pas que noirceur, elle est aussi remplie d’optimisme.

Affaire à suivre donc…