Je suis toujours sur la route de la découverte de la littérature coréenne, c’est pourquoi je me suis plongée dans Le camp de l’humiliation de Kim Yu-kyeong.
Résumé de l’éditeur
Quelque part en Corée du Nord, un camion roule dans la nuit. Son chargement : un jeune journaliste et sa famille, jetés à l’arrière sans ménagement. Leur destination : un camp de prisonniers politiques enserré dans les montagnes.
Wonho et sa famille vont connaître la faim, le froid, les privations, les corvées épuisantes, les persécutions. Jamais ils ne sauront pourquoi ils sont là. Un des chefs du camp va reconnaître dans la jeune femme une musicienne qu’il a secrètement et passionnément aimée…
L’auteur, une transfuge de Corée du Nord, a puisé dans ses propres expériences et les témoignages de son entourage pour écrire ce roman bouleversant qui prend aux tripes. Elle parle au nom de tous ceux qui sont humiliés, abîmés, écrasés par un régime de terreur, quel qu’il soit.
Comment survivre sans renier sa dignité d’être humain, comment se réparer et pardonner ? C’est la question que pose son roman, qui est celui de la résistance et de la résilience.
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De plus en plus de récits sur les conditions de vie en Corée du Nord émergent et sont traduits en français. Je suis ravie d’en apprendre plus sur ce pays et ses habitants à travers les témoignages de transfuges. Pour moi, que cela soit des textes fictionnels ou biographiques, il me semble important d’en parler autour de soi et d’éveiller les consciences quant au non-respect des Droits de l’Homme de par le monde.
Le camp de l’humiliation est un récit que j’ai lu d’une seule traite. L’auteure, Kim Yu-kyeong nous mène d’une main de maître dans la vie de Wonho et de sa famille. L’auteure a un don certain pour l’écriture, malgré les horreurs subies par les membres de cette famille ainsi que les autres prisonniers du camp, Kim Yu-kyeong apporte une certaine douceur à l’ensemble de son texte. Les paysages, les saisons qui défilent, tout contraste avec la détresse de ces personnes qui meurent de faim, de froid et qui finissent par s’oublier eux-mêmes.
La violence n’est pas uniquement d’ordre physique. De page en page, la psychologie des personnages tend à changer, le combat pour la survie demande trop d’énergie. Le moral, l’estime de soi, l’amour et l’humanité disparaissent peu à peu pour laisser place à l’amertume et à la folie.
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L’auteure donne voix à Wonho ce journaliste qui ressortira brisé de ce camp et qui s’éloignera de sa famille. A sa femme, Su-ryeon, qui contre toute attente devient le pilier de la famille et se sacrifie corps et âme pour leur survie. Mais elle donne également voix à leurs bourreaux qui finalement ne s’avèrent pas être aussi libres qu’ils le pensaient. Bourreaux et victimes, le camp ne fait plus de différence et brisera chaque homme, femme et enfant présents dans ces montagnes.
Le camp de l’humiliation est un récit poignant qui ne traite pas uniquement des violences du camp mais aussi de l’avenir de ces personnes, de leur réintégration dans une société qui paraît si lointaine après cette incarcération coupée du monde et d’humanité.
C’est un roman bouleversant que je recommande vivement !
Bonne lecture,
Judith
Le camp de l’humiliation, Kim Yu-kyeong, éditions Picquier
Coucou c’est un livre qui me plairait à traiter dans ma chronique en tout cas, merci pour cette belle découverte
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Ce livre a l’air tellement difficile et touchant à la fois ! Merci pour la découverte, belle journée 😊
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