» En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. «

Avec beaucoup de retard, je suis ravie d’enfin vous présenter ce très bon roman, qui fut une très jolie découverte. Bien qu’édité depuis 2015.
La richesse de ce livre se trouve dans le fait que l’auteure mêle déracinement culturel, réflexion sur la notion de race (principalement aux Etats-Unis), quêtes d’identité, mais aussi une véritable histoire d’amour.
De cette façon on entre dans la vie d’Ifemelu, une jeune Nigériane dans la trentaine, qui vit aux Etats-Unis depuis 13ans et qui décide de rentrer à Lagos. Elle laisse derrière elle son petit ami et surtout son blog à succès : Racteenth (Observations diverses sur les Noirs Américains (ceux qu’on appelait jadis les nègres) par une Noire non Américaine).
A partir de là, les lecteur.trices voyagent dans sa vie antérieure, sa jeunesse au Nigeria et sa rencontre avec Obinze, son grand amour ; puis l’on découvre ses treize années de vie aux Etats-Unis, le choc culturel auquel elle a dû faire face, au racisme latent auquel elle n’était pas préparée…
Parallèlement, on suit également le parcours d’Obinze, qui, pour des raisons administratives n’a pas pu rejoindre Ifemelu aux Etats-Unis et s’est ainsi retrouvé en Angleterre. Son parcours est semé d’embuches et il est finalement expulsé d’Angleterre et doit rentrer au Nigeria, où il finira par y faire fortune.
C’est donc à Lagos, treize ans après leur séparation, qu’Ifemelu et Obinze seront à nouveau réunis… Pour celleux qui n’auraient pas lu le livre, je ne peux en dire + 😉
En attendant, l’auteure brosse le portrait de personnages appartenant à divers communautés : les WASP, les Noirs américains, les Noirs non américains aux Etats-Unis et au Nigeria, les americanah ou autres Nigérians ayant vécus à l’étranger, les nouveaux riches… Ce qui en fait un roman extrêmement riche, grave mais aussi très drôle. Et le personnage d’Ifemelu, les choses qu’elle vit, les sentiments qui la traversent, ses contradictions, sont inspirés de la propre vie de l’auteure.
Le petit + du roman : les billets de blog distillés tout du long, et qui amènent une dimension plus construite, politique et engagée.
Emilie
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