La délicieuse imposture du chant des sirènes – Charlotte Leman

Résumé de l’éditeur :

Jeune trentenaire, Claire se laisse un peu trop bercer par les illusions. Un samedi matin, dans les rayons d’une librairie, elle choisit un roman à la hâte : 422 pages qui vont chahuter son quotidien, au point de questionner son couple.
Emportée par sa lecture, Claire décide de marcher dans les pas de son héroïne et de prendre le large. Loin de ses repères, elle part à la découverte des sentiers côtiers, espérant se retrouver elle-même.
Mais que faire lorsque le destin met sur sa route un marin pêcheur qui pourrait bien la faire chavirer ? Se laisser porter par le courant ou résister ?
Et s’il était temps d’arrêter de rêver sa vie pour commencer à la vivre ?

Mon avis :
Une trentenaire à la vie qui commence à se ranger, commence à prendre peur du quotidien, des diktats de la société, de « l’étape d’après » pour son couple. La lecture d’un roman l’a fait péter un câble et totalement remettre en question son quotidien qui pourtant lui plaisait jusqu’à présent. Désormais elle trouve qu’il manque cruellement de saveur. Elle se prend à rêver de la vie de l’héroïne du roman en question et tente pâlement de l’imiter. Mais très vite, les paillettes se volatilisent (d’où le titre du roman). Désormais elle doit se battre pour regagner sa vie d’avant.
J’ai trouvé que ce personnage principal n’était pas vraiment attachant, le genre de pimbêche dont je n’approcherais jamais dans la vraie vie (elle parle avec des hashtag, ce qui m’horripile au plus haut point). On a souvent envie de lui dire « bien fait » vu son comportement avec son entourage.
J’ai été déçue par la fin. Le roman aurait pu prendre le contre-pied de ce que la société attend d’une femme trentenaire et en couple : avoir des enfants. Après tout, son couple bat de l’aile car justement elle remet cette envie en question. J’aurai aimé un personnage qui ose affirmer son choix différent. Or final elle apprend juste à désirer ce que tout le monde attend d’elle. On a une femme qui rêve d’émancipation, ne veut pas se ranger dans une vie de famille « mari+enfants ». C’est bien ça le chant des sirènes. Surtout qu’une vie pareille est possible même sans parcourir le monde ou enchainer les amants. Là le roman donne l’impression d’une « punition » par la désillusion qui lui fait changer d’avis, se ranger dans le droit chemin et faire ce que tout le monde attend d’elle.
Ce n’était donc pas mon type de roman, c’est bien la première fois que je suis déçue par un roman de la collection Instants suspendus. Pourtant je suis probablement dans la cible du lectorat, étant moi-même trentenaire, mariée et jeune maman. Peut-être que j’ai eu trop d’attente par rapport au thème abordé.

A très vite pour une nouvelle chronique,

Mélissa