Sorcières – Mona Chollet

Sorcières de Mona  Chollet est un essai qui retrace les liens entre la femme et la sorcière, et nous explique pourquoi la sorcière est devenu une figure de proue du féminisme.

La sorcière est avant tout une femme libre. Sans mari , sans enfants, âgée. De par ces caractéristiques elle s’extrait de la conduite attendue des femmes, et de l’emprise du patriarcat. Mais justement ce sont ces éléments qui lui sont  reprochés et considérés comme anormaux par la société d’aujourd’hui mais aussi depuis de nombreuses centenaires. C’est cette liberté qui dérangeait déjà à l’époque et les procès en sorcellerie étaient avant tout une stratégie pour éradiquer les femmes qui sortaient des sentiers battus , et par lesquelles les hommes se sentaient menacés.

La figure de la sorcière est une porte d’entrée dans cet essai pour parler de ces 3 grands thèmes (célibat, child free, vieillesse), d’essayer de comprendre pourquoi les femmes vivant ainsi sont ressenties comme une menace par la société  et pourquoi les femmes doivent toujours se battre quand elles sont pas /plus l’archétype de la femme jeune et fertile.

Jusqu’à présent je n’avais jamais trop accroché à ce lien entre les sorcières et le féminisme. Or c’est dénué de tout mysticisme, très terre à terre. (Contrairement aux récupérations qui sont avant tout mercantiles). Après cette lecture je comprends bien mieux cette appropriation par les féministes de la figure de la sorcière.

Je ne suis pas d’accord avec tout – moi-même étant féministe depuis longtemps mais aussi mère. Sur le chapitre sur la maternité, je l’ai trouve un peu à charge, comme si les deux étaient incompatibles. Or je pense que justement le féminisme ne doit pas que se faire sans enfants, et il y a beaucoup à faire pour l’égalité de ce côté-là . On se prend une grosse claque avec la maternité même si avant cela on était dans un couple plutôt égalitaire. Mais je comprends le point de vue de l’autrice de parler de ce thème, car il est question d’acceptation, ce qui est loin d’être les cas pour les femmes sans enfants. Et c’est surtout de ça qu’il est question dans ce livre.

C’est donc un essai très intéressant que je recommande vivement !

Est-ce que ça vous plaît que nous parlions d’essai au lieu de toujours parler de roman/manga/bd ? Est-ce que vous voudriez qu’on fasse cela plus souvent ?

Je lis pas mal d’essai féministes ou traitant d’écologie , donc ça serait avec plaisir si ça vous parle aussi ☺️

A très vite pour une nouvelle chronique,

Mélissa