C’est un roman que j’ai découvert lors de l’émission animée par Laurent Ruquier, « On n’est pas couché ». L’interview de Ginette Kolinka m’a toute de suite convaincue, c’est un témoignage que je me devais de lire. Je vous présente Retour à Birkenau de Ginette Kolinka avec Marion Ruggieri publié aux éditions Grasset.
De quoi ça parle? C’est l’histoire de Ginette Kolinka, 19 ans et juive, qui est déportée au camp de concentration Auschwitz-Birkenau en 1944.
C’est un roman court mais plein de vigueur. Ginette Kolinka, 94 ans, ne mâche pas ses mots quant à la description de sa vie au camp. La perte de son identité, de son humanité est un des thèmes principaux de ce témoignage.
Dans ma naïveté, cette naïveté qui m’a peut-être sauvée et qui les a condamnés, je pense à mon père, amaigri par ces dernières semaines, exténué par le voyage, je pense à Gilbert, mon petit frère, qui n’a que 12 ans, à sa petite tête ébouriffée. Et je m’entends leur crier : « Papa, Gilbert, prenez le camion ! «
C’est toujours ça qu’ils n’auront pas à faire à pied.
Je ne les embrasse pas. Ils disparaissent.
Ils disparaissent.
Ginette Kolinka, Retour à Birkenau, p. 15.
La première partie du livre traite des conditions de vie à Birkenau et de la manière dont les prisonniers perdaient peu à peu leur humanité. Il y a ceux qui savaient se débrouiller et osaient prendre des risques pour survivre et ceux qui suivaient le règlement et qui risquaient de mourir plus vite.
Jusqu’ici, nous étions encore des êtres humains. Nous ne sommes plus rien.
Ginette Kolinka, Retour à Birkenau, p. 23.
Elle dit : « La mort est rapide, vingt-cinq minutes. »
C’est très dur, ce moment.
Ginette Kolinka, Retour à Birkenau, p. 94.
La seconde et dernière partie du roman nous amène un peu avant la déportation de Ginete, sa vie avec sa famille sous le régime de Vichy. Puis, vient la seconde descente aux enfers, la libération des camps. Les prisonniers qui ne se reconnaissent plus, et les autres qui n’ont pas la moindre idée de ce qu’ont traversé les survivants. Lorsqu’on lit ces dernières pages, on comprend qu’une certaine pudeur s’installe entre les survivants et les autres. On ne parle pas de ce que l’on a subit pour épargner ceux qui doivent faire le deuil des personnes qui ne sont pas revenus.
La solitude des survivants après la libération des camps est ce qui m’a le plus interpellé au cours de cette lecture. Bien qu’entourés par des proches pour les plus chanceux, on reste seul avec des souvenirs qui nous marquerons à jamais.
Ce témoignage est un document précieux et nécessaire qui permet d’enrichir les informations que nous avons sur cette période de l’Histoire mais c’est également un devoir de mémoire.
C’est une lecture à ne pas manquer !
Pour aller plus loin je vous dépose ici le lien de l’interview de Ginette Kolinka dans l’émission « On n’est pas couché ».
Judith
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