Quand une auteure me plaît je ne lâche plus le morceau, c’est pourquoi je continue avec Ito Ogawa ce mois-ci et je vous parle de son livre Le Ruban publié aux éditions Picquier en 2014.
Résumé de l’éditeur
Une grand-mère fantasque et passionnée d’oiseaux trouve un œuf tombé du nid, le met à couver dans son chignon et donne à l’oiseau qui éclôt le nom de Ruban. Car cet oiseau, explique-t-elle à sa petite-fille, « est le ruban qui nous relie pour l’éternité ». Un jour l’oiseau s’envole et pour les personnes qui croisent son chemin, il devient un signe d’espoir, de liberté et de consolation. Ce roman grave et lumineux, où l’on fait caraméliser des guimauves à la flamme et où l’on meurt aussi, comme les fleurs se fanent, confie donc à un oiseau le soin de tisser le fil de ses histoires. Un messager céleste pour des histoires de profonds chagrins, de belles rencontres, et de bonheurs saisis au vol.
Aujourd’hui je devinais aussi autre chose. La signification du nom de Ruban pour Sumire. Sans doute représentait-il pour elle la réincarnation, la renaissance. Je ne pouvais m’empêcher de penser que Ruban était la réincarnation de Hans. Avec ses ailes fermement plantées sur son dos. Enfin doté de vraies ailes, Hans était venu à la rencontre de Sumire. Je me faisais peut-être des idées, mais c’était ce que je croyais. Sumire ne me l’avait pas dit, mais l’oiseau était aussi le ruban qui reliait son âme à celle de Hans. Assurément, pour elle, Ruban c’était l’espoir.
C’est un roman qui m’a beaucoup étonné, je ne m’attendais pas du tout à ce que toute l’histoire tourne autour d’un oiseau. Les premiers chapitres nous emmènent dans la vie de Sumire et de sa petite-fille Hibari qui vont s’occuper de Ruban jusqu’à son départ. Ce sont des passages assez longs et même répétitifs par endroit. Si bien que l’envol de Ruban marque aussi la renaissance du texte. Nous passons enfin à autre chose, à d’autres personnages et surtout d’autres histoires de vies. Plusieurs thèmes sont abordés dans ce texte et le deuil et l’amour en sont les principaux.
C’est un récit assez étrange qui est guidé par le parcours de Ruban dans la vie des hommes. Comme à son habitude, l’auteure nous emporte dans un monde dans lequel le sablier du temps n’a pas l’air de s’écouler comme dans le notre. On glisse sur une vague de poésie, d’actions lentes et méticuleuses. Les personnages eux-mêmes ne semblent pas se soucier du temps. Comme si leur chagrin, leurs regrets, les maintenaient dans une sorte de bulle à l’abri des années qui passent. Ruban, le seul personnage qui ne parle pas, est celui qui va rendre la parole aux autres et qui va réintégrer les personnages dans un espace-temps normal. Grâce à cet oiseau ils vont réapprendre à vivre et comprendre que malgré les aléas de leurs vies, il ne faut pas lâcher prise.
C’est un beau texte mais sa longueur m’a un peu lassé au fil des chapitres. J’apprécie les récits de vies mais le fait qu’ils soient tous liés à la vie d’une perruche m’a laissé de marbre. J’aurais préféré quelque chose de plus vibrant et de plus poignant. Néanmoins, on retrouve bien là la plume de l’auteure et ses inspirations artistiques. Je ne dirai pas que c’est une déception mais ce n’est pas son roman qui m’a le plus inspiré !
Bonne lecture à tous !
Judith
Titre : Le Ruban
Auteur : Ito Ogawa
Maison d’édition : Philippe Picquier
Nombre de pages : 334 pages
Prix : 8 €
ISBN : 97828-097120-18