La couleur pourpre – Alice Walker

Pour ce dernier rendez-vous 2020 de notre club de lecture lyonnais, nous avons choisi comme thème de lecture : un film inspiré d’un livre. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour faire mon choix ! La couleur pourpre est un de mes films préférés de tous les temps (et oui quel enthousiasme !) j’ai donc décidé de me lancer dans la lecture du roman de Alice Walker qui est sorti en 1984 aux éditions Robert Laffont dans la collection  » Pavillons Poche ».

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Résumé de l’éditeur

Dans la grande tradition du roman sudiste, La Couleur pourpre, qui dénonce l’oppréssion raciale et sexuelle dont furent victimes les femmes noires, a fait date. Celie et Nettie sont deux sœurs séparées à l’adolescence mais liées par un amour indéfectible que ne terniront ni les brimades ni le mépris, ni les guerres ni l’absence. Celie, mariée enfant à un homme violent, ne reçoit pas les lettres que lui adresse Nettie, devenue missionnaire en Afrique, car son mari les subtilise. Ignorant l’adresse de sa sœur, elle-même envoie ses lettres au Bon Dieu. Une correspondance sans espoir de réponse. Une correspondance qui sauvera les deux femmes du désespoir.

Lauréat du prix Pulitzer et de l’American Book Award en 1983, La Couleur pourpre a été adapté au cinéma en 1984 par Steven Spielberg.

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Il est souvent très difficile de parler d’une œuvre que l’on a absolument adoré et j’ai bien peur que cette chronique ne rendra pas tout à fait justice à La Couleur pourpre de Alice Walker. Ce nom ne m’était pas inconnu lorsque j’ai entamé des recherches pour ma future lecture… J’ai découvert Alice Walker lors de ma lecture des mémoires de Gloria Steinem que j’ai chroniqué il n’y a pas si longtemps. Avant d’être une écrivain respectée, elle était avant tout une femme afro-américaine qui s’est battue pour l’égalité des droits des minorités et des femmes aux Etats-Unis dans les années 1970 aux côtés d’autres grandes figures. Etant toujours plongée dans cette univers littéraire qui prône l’égalité hommes/femmes et qui traite du mouvement des Droits Civiques, j’ai immédiatement pensé que ce roman serait un bon moyen d’en apprendre encore plus.

La Couleur pourpre est un roman épistolaire à sens unique. Celie notre personnage principal ne peut s’adresser à sa sœur qu’elle aime tant et décide d’écrire au Bon Dieu. Elle lui parle de son passé avec ses sœurs et frères au sein d’une famille pas très aisée du Sud des Etats-Unis. De son enfance heureuse malgré tout avec Nettie, une sœur intelligente et aimante qui va devenir le pilier de Celie bien qu’elle ne sera pas à ses côtés. Et bien évidemment on apprend les moindres détails de sa vie maritale lorsqu’elle est (disons-le clairement) vendue à un homme bien plus âgée qu’elle. Cette correspondance a des allures de mémoires, ceux d’une femme qui découvre peu à peu ce que veut dire être une femme noire dans un monde d’hommes mais également un monde de blancs.

Celie est un personnage touchant que l’on apprécie dès les premières pages. Malgré un ton enfantin et très simple, on se plonge dans le récit de sa vie privée avec une certaine réticence. Mariée à un homme qui l’utilise uniquement pour ses besoins bestiales et pour éduquer ses enfants issus d’un premier mariage, Celie est une femme bien seule qui ne connaît rien du monde qui l’entoure. Mais c’était sans compter sur sa rencontre avec la délicieuse Shug, une chanteuse de cabaret célèbre qui s’avère être aussi la maîtresse de son mari. Cette femme, bien qu’elle devrait être considérée comme une ennemie, devient l’amie et la confidente de Celie. Grâce à ses bons soins, Mr., le mari de Celie devient moins violent et elle découvre sous les yeux rieurs de son amie ce qu’est une femme libre. A son contact, Celie se délaisse de sa timidité, elle prend position contre son mari et comprend que dans ce monde les femmes noires ont le devoir de s’entraider si elles veulent s’en sortir. Ce personnage fait figure de femme forte, un rôle dans lequel on ne l’attend pas au départ et qui va en étonner plus d’un. C’est une jeune femme silencieuse qui ne connaît rien d’autre que la violence qui va s’épanouir, penser à son bonheur et se battre pour les siens.

Les autres femmes que nous présente Alice Walker dans son roman sont tout aussi attachantes que Celie. Shug, rongée par la culpabilité d’une vie de débauche et qui souhaiterai enfin trouver quelqu’un avec qui partager une vie paisible, est le personnage le plus proche de Celie. Sofia et Mary Agnes deux rivales pour le cœur de Harpo (le fils du mari de Celie) vont toutes les deux mettre de côté leur rivalité et s’allier pour s’extraire du joug d’une famille blanche pour l’une et d’un mari trop possessif pour l’autre. Toutes les femmes présentes dans La Couleur pourpre ont un passé et un présent compliqués, mais grâce à leurs histoires et à leur force de caractère elles réussissent à se faire entendre. Et leurs voix et leurs oppositions marquent un tournant dans l’Histoire des femmes afro-américaine et également dans le rôle qu’elles laissent aux hommes.

Les femmes ne sont pas les seules à évoluer dans ce roman. Alice Walker nous montre que le changement n’est possible que si tous les acteurs de la société s’y mettent. Les hommes ne sont pas en reste, entre les maris violents et ceux qui ne veulent pas travailler, ce n’est pas un joli tableau que l’on nous dresse. Mais au contact de ces femmes, le changement se fait sentir et certains d’entre eux (bien qu’ils prennent leur temps) commencent à voir les femmes comme leurs égales. Outre les relations hommes/femmes dans la société afro-américaine, Alice Walker nous parle de racisme, de ces blancs aisés qui considèrent les noirs comme des objets décoratifs au mieux ou juste comme de bons travailleurs ou des sous-hommes au pire. Le racisme est un des thèmes centraux dans ce roman, bien que les relations entre les blancs et les noirs ne soient pas souvent décrites. Cette auteure écrit pour un public avertit mais également pour un lecteur en quête de découvertes.

C’est un roman épistolaire, un drame, un récit initiatique et historique que je vous recommande chaudement.

Bonne lecture,

Judith

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Titre : La Couleur pourpre

Auteure : Alice Walker

Maison d’édition : Robert Laffont

Nombre de pages : 344 pages

Prix : 9,50 €

ISBN : 978-2-2211-9-6304

3 commentaires sur “La couleur pourpre – Alice Walker

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    1. J’ai adoré le film ! Je me suis dit qu’il était justement temps de me plonger dans l’œuvre originale 🙂 Le film est très fidèle au livre, tu retrouveras donc tout ce que tu as aimé dans ta future lecture 🙂

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