Les enfants du silence – Gong Ji-young

La littérature d’Asie est, je crois bien, ce que je préfère le plus et ce depuis bien longtemps. A chaque nouvelle publication des éditions Picquier je sais que je vais me plonger dans des univers réalistes, durs et parfois aussi très doux. Cette année j’ai découvert la littérature coréenne avec Gong Ji-young et Les enfants du silence.

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Résumé de l’éditeur

Il faut avant tout savoir que les événements racontés dans ce roman sont vrais. Ils ont réellement eu lieu. Lorsque Inho arrive dans cette petit ville coréenne noyée dans le brouillard, il a un mauvais pressentiment. Il vient d’être nommé professeur dans une école privée et rien ne le destinait au combat qu’il va devoir y mener pour faire éclater la vérité. Ce que découvre rapidement Inho, c’est que certains élèves de cette institution sont victimes de sévices et d’abus sexuels depuis plusieurs années, avec la complicité de membres de la police et des autorités locales. Ces enfants sont d’autant plus réduits au silence qu’ils sont atteints de surdité.

Face à la puissance et au mépris de ceux qui détiennent le pouvoir, la solidarité, le courage, l’obstination seront-ils suffisants pour que justice soit rendue ?

Gong Ji-young est une écrivaine profondément convaincue que les livres peuvent changer le monde. Et parfois en effet ils y arrivent. Ce roman poignant a provoqué un séisme dans la société coréenne et une nouvelle loi a été votée, qui durcit les peines pour les auteurs d’agressions sexuelles sur les mineurs et les handicapés.

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Les enfants du silence est un roman poignant qui ne nous épargne rien. A l’instar de Inho, le lecteur est immédiatement plongé dans une ambiance sombre et malsaine. Le brouillard qui entoure la ville de Mujin dès le début du roman est un signe annonciateur des événements à venir. Peu à peu, la vue se brouille et le silence se fait, le lecteur perd le contrôle de ses sens et se retrouve malgré lui au milieu d’événements incontrôlables. Gong Ji-young nous offre un rythme soigné, on a là une écriture lente qui laisse au lecteur le temps de s’acclimater à Mujin, au silence et aux différents personnages. On avance dans notre lecture à tâtons, le lecteur sait qu’il se passe quelque chose de terrible au sein de cette école privée mais l’auteure ne nous donne pas la solution dès le début de notre lecture. Au même rythme que Inho, on découvre, on doute et surtout on est de plus en plus horrifié par ce que nous apprenons. Il existe un bel équilibre entre la plume de l’auteure et les faits racontés, on ne se lasse pas de ce style langoureux qui nous emporte au cœur des ténèbres.

C’est un roman avec lequel on prend notre temps, on se laisse bercer par Gong Ji-young. Les pauses sont nécessaires et surtout bienvenues du fait de la dureté des événements relatés. C’est l’histoire de crimes qui ont trop longtemps été ignorés par les membres d’une école et d’une communauté. Ce désir de justice si ardemment passé sous silence pendant des années commence à germer dans l’esprit d’un homme qui ne veut pas y croire. Le personnage de Yujin va lentement mais avec insistance marteler ce désir et avec l’aide d’Inho ils vont mettre en lumière les agissements de personnes qui ont trop longtemps profité du système et d’une réputation sans tâches.

Les enfants du silence de Gong Ji-young est une lecture que je recommande vivement. On en apprend énormément sur la culture coréenne et son histoire mais également sur le genre humain. Il va de soi que je vais bientôt me plonger dans un autre roman de cette auteure qui gagne à être connue.

Bonne lecture,

Judith

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Titre : Les enfants du silence

Auteure : Gong Ji-young

Maison d’édition : éditions Picquier

Nombre de pages : 277 pages

Prix : 19 €

ISBN : 978-2809-71507-1