Fahrenheit 451 – Ray Bradbury

Hello ! Je continue à améliorer ma culture niveau classiques S-F, et c’est dans ce cadre qu’aujourd’hui je vous présente le roman Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, initialement publié dans sa langue originale en 1953. Il faudra attendre 1983 pour la traduction française (l’édition que je vous présente ici date de 1994). Un film a aussi été adapté de ce roman, mais je ne l’ai pas vu. Je me suis lancée dans cette lecture sans avoir aucune idée de quoi il allait parler, tout simplement car il est sur ma liste des « 50 livres à lire dans sa vie » et qu’il patientait dans ma bibliothèque depuis quelques temps. Quelle surprise, ça a été un vrai coup de cœur !

-Les gens parlent de rien.

-Oh ! C’est impossible.

-Non, non, de rien. Ils citent des marques de voitures, de vêtements, des adresses de piscines surtout et ils disent : « C’est drôlement chic ! » Mais ils disent tous les mêmes choses et personne n’est jamais d’un avis différent. Et la plupart du temps, dans les cafés, ils font marcher les juke-boxes qui ressassent toujours les mêmes histoires, ou les écrans musicaux avec tous les dessins qui défilent sur les murs, mais ce ne sont jamais que des taches de couleurs, et toujours abstraites.

« Et dans les musées, y avez-vous été par hasard ? Rien que de l’abstrait, un point c’est tout. Mon oncle dit qu’autrefois, c’était différent. Il y a bien longtemps, les tableaux, parfois, exprimaient des choses ou même représentaient des hommes. »

De quoi ça parle ?

En 2050, la profession de pompier a bien changé : ils sont chargés de brûler les livres, dont la possession est désormais interdite pour tout citoyen. Montag n’avait aucuns soucis avec ce métier qui était le sien, jusqu’à ce qu’il rencontre la jeune Clarisse et qu’il commence à se laisser tenter de lire un livre au lieu de le brûler. Dès lors il lui semble difficile de se conformer à la société dans laquelle il évolue…

 

Mon avis :

Fahrenheit 451 est une fable dystopique de science-fiction. Le titre doit son nom au degré auquel un papier – et par extension un livre – prendrait feu spontanément d’après l’auteur. Cette fable est écrite dans un langage plutôt soutenu qui peut être déroutant dans les premières lignes, mais s’avère être empli de poésie. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de texte aussi beau de par son écriture. De plus il se veut très référencé mais aussi philosophique. De nombreux dialogues entre le héros et les personnages annexes sont là pour engager une réflexion chez le lecteur.

Ce roman est une véritable ode aux livres et à l’amour que Bradbury leur porte. Un livre essentiel pour tout amoureux de la littérature, mais aussi pour éveiller les consciences. Dans la vision de Bradbury, les livres aident à construire notre pensée, à réfléchir, à s’instruire, à gagner en profondeur dans notre vie. Certes la prise de conscience  ne va pas forcément de pair avec l’épanouissement et le bonheur, mais ce sont des outils pour s’ouvrir l’esprit. Or dans ce monde dystopique, la peur serait que les livres nuisent au bonheur des masses.

Pourtant le problème de fonds qui apparaît au travers de ce thème n’est pas tant l’action de brûler les livres, puisqu’au final Montag passe plus de temps à les collectionner qu’à réellement les lire. Le livre est un vecteur pour critiquer un modèle de société. C’est là qu’on se rend compte que l’auteur était un véritable visionnaire, car ce qu’il imagine de ce futur (même s’il s’appuie et extrapole le présent d’écriture) est frappant de vérité à l’heure actuelle.

Dans cette vision du futur, les écrans sont devenus omniprésents. Ils empiètent sur la vie de famille et les relations humaines en général. Les gens ne parlent plus que de vanités au lieu d’avoir des conversations profondes. Fahrenheit 451 est aussi une critique de l’éducation et de l’école, ainsi que des relations humaines, de la culture de masse, et de la désinformation par la TV. Certes on peut trouver cette vision un peu technophobe et conservatrice par moment, pourtant ces problématiques sont toujours bien actuelles en 2020.

 

Fahrenheit 451 est une grande oeuvre littéraire, à n’en pas douter ! Notamment par la poésie qui traverse chaque ligne du récit, mais aussi par des thématiques toujours actuelles. Un classique de la S-F qu’il faut absolument avoir lu car il est vraiment excellent !

 

A très vite pour une nouvelle chronique,

Mélissa

 


 

Fahrenheit-451

Titre : Fahrenheit 451

Auteur : Ray Bradbury

Éditeur (actuel) : Folio SF

Nombre de pages : 224 pages

Prix : 6,30€

Date de sortie : 1954 (2000 pour cette édition)

ISBN :  978-2070415731

8 commentaires sur “Fahrenheit 451 – Ray Bradbury

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  1. Je vois beaucoup d’articles de lecteurs déçus passer dessus, car le style est un peu passé et que Bradbury a cette tendance à sortir des pistes qu’il n’explore pas jusqu’au bout, nous laissant faire le travail de réflexion nous-mêmes. Mais j’ai toujours du mal à voir cela comme de vrais défauts à cette œuvre que je trouve pleine de sens et très actuelle pour un livre écrit il y a plus de 50 ans. C’est donc un vrai plaisir de lire ton avis enthousiaste !

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    1. Effectivement en un certain sens on peut considérer le style un peu passé puisqu’actuellement peu d’auteurs écrivent de façon poétique. Mais c’est justement ce qui fait son charme, ce qui peut me manquer avec les auteurs contemporains ! C’est « fleuri », bourré de métaphores et d’adjectifs, mais moi j’accroche totalement.
      J’ai aussi du mal à voir ça comme des défauts, en général si l’auteur nous prend par la main pour nous montrer exactement toute la réflexion, je trouve ça grossier. C’est bien plus enrichissant d’avoir un livre qui nous amène à réfléchir par nous même ! (c’est marrant, car dans le livre il critique justement que les gens ne pensent plus par eux-mêmes et attendent qu’on leur donne un avis tout prêt…)

      J’aime

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