Hello ! Aujourd’hui je vous présente le roman Phare 23, écrit par Hugh Howey et publié aux éditions Actes Sud en 2016, et chez Le Livre de Poche pour la version poche.
J’ai acheté ce livre à l’aveugle quand j’étais en train de lire le 1er tome de Silo (et que j’étais subjuguée par l’histoire), car j’avais envie de découvrir d’autres livres de cet auteur. Entre temps, j’ai lu les deux autres tomes de Silo (qui m’ont eux déçu), ainsi que de nombreux avis mitigés sur ce roman. Mais qu’à cela ne tienne, il était déjà dans ma PAL, et j’avais bien envie de me faire mon propre avis, et de découvrir si l’auteur savait effectivement bien raconter des histoires comme me l’indiquait le tome 1 de Silo.
Putain de NASA. Dans un film d’horreur, au moment où tout le monde se recroqueville sur lui-même en criant au héros de faire demi-tour et de se tirer en courant, de se glisser sous le lit, d’attraper un pistolet ou d’appeler les flics, la Nasa joue le rôle du type en arrière-plan qui crie : « Allez voir ce qui a fait ce bruit ! Et prenez une lampe de poche! »
De quoi ça parle ?
Au 23e siècle, le métier de gardien de phare existe toujours, sauf qu’il s’agit désormais de surveiller des balises dans la Voie Lactée, pour protéger les vaisseaux spatiaux des champs d’astéroïdes et autres obstacles interstellaires. A l’instar de leurs ancêtres, les gardiens sont éloignés de tout, dans une solitude (presque) absolue – notre protagoniste a décidé de s’enrôler à ce poste pour une mission de 2 ans. En théorie ces balises sont conçues pour s’auto-gérer et résister à tout problème. Mais rien ne se passe jamais comme prévu.
Mon avis :
Et bien cette lecture fût une bonne surprise, étant donné que mes expectatives étaient plutôt basses suite aux avis bien souvent négatifs que j’ai pu lire sur Babelio. Le format est plutôt court (255 pages), je l’ai dévoré en 2 jours – une fois de plus l’auteur sait nous captiver dès les premières lignes pour qu’on plonge immédiatement dans l’histoire.
C’est un roman quasiment en huis-clos, sur la solitude d’un homme, qui l’a recherché pour se reconstruire, ou plutôt réussir à passer outre son syndrome post-traumatique hérité de batailles passées. Enfin le huis-clos ne dure que pour la 1e partie du récit. C’est ce qui est annoncé au début pour donner l’ambiance, puisque le narrateur et personnage principal est censé être reclus au fin fond de l’espace, même si au final il y rencontre tout de même pas mal de personnes. Il est vrai que le livre aurait pu être plus intéressant si le côté huis-clos et la folie avaient perduré.
Une fois n’est pas coutume en littérature américaine, le sujet du syndrome post-traumatique des soldats est en toile de fond, même si on est dans de la SF ( cf Motor Girl et Le Dernier magicien par exemple). L’auteur utilise cet univers imaginaire pour critiquer la guerre et les sacrifices qu’elle implique. Une critique aussi de la vision politique des soldats : des hommes et des femmes qui ne sont au final que des chiffres à l’échelle global. On ne retient que le résultat des batailles (gagnées ou perdues), sans vraiment prendre en compte l’importance des vies humaines détruites au passage. Certes, la critique est un peu grossière et pas très subtile, mais cela ne gâche pas non plus la lecture. J’aurai plus tendance à lire ce roman comme une fable sur la guerre et les soldats.
Mourez sans bruit et vous êtes un chiffre. Mourez de manière spectaculaire et vous êtes un nom.
Seule la fin en mode happy end m’a vraiment déçue. Même si l’auteur l’assume totalement dans une note en fin de livre, et explique qu’il a voulu à travers ce livre faire une fable qui dénonce l’absurdité de la guerre. Montrer au travers du récit ce qui pourrait advenir si l’on arrêtait de se battre dans des guerres que personnes ne comprend, si chaque partie prenait le temps de se réfléchir pour ensuite déposer les armes, si les soldats ne suivaient pas toujours des ordres absurdes tête baissée. J’avoue que c’est un peu le monde des bisounours.
Toutefois le début du roman me donnait une impression de réflexion plus profonde sur la solitude, la folie, l’isolement, les traumatismes. Cet axe-là me convenait mieux que la direction prise au 2/3 du roman.
C’est donc une lecture en demi-teinte. Certes ce roman ne révolutionnera pas le genre, et ne marquera pas des générations entières de lecteurs. Toutefois, malgré ces défauts j’ai apprécié la lecture et ne me suis pas ennuyée.
Je pense toujours que cet auteur a du potentiel, et je continuerais à suivre ses prochaines sorties. Il me reste encore à lire Outresable (qui lui me donne très envie de par son résumé) même si je vais faire une petite pause et explorer d’autres horizons littéraires en attente dans ma PAL dans les prochains temps.
A bientôt pour une nouvelle chronique,
Mélissa
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